Quelques repères historiques…

A la faveur d’un réchauffement interglaciaire des vallées, qui attire la faune sauvage au Paléolithique Moyen (entre 300 000 et 30 000 avant notre ère), un premier peuplement de chasseurs s’installe dans les vallées d’Aure et du Louron.

Dans la 2e moitié du Néolithique Ancien (entre 5 000 et 4 500 ans avant notre ère), la montagne commence à être saisonnièrement explorée par les premiers agro-pasteurs, pour des pâturages alors très extensifs et itinérants.

A l’époque Gallo-romaine, les vallées d’Aure et du Louron ont profité du rayonnement de Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges), une cité proche et prospère qui sera bientôt l’avant-poste de la chrétienté pour la montagne. Des autels votifs d’époque romaine aux abords des sources thermales et des pierres funéraires ont été « réemployées » aux murs de certaines églises.

La vallée d’Aure fut traversée par une voie antique, la Ténarèze, qui permettait de traverser les Pyrénées centrales depuis l’Aquitaine vers les plaines de l’Ebre en Espagne. Cette voie suivait la rive gauche de la Neste d’Aure puis remontait le Rioumajou pour passer le port de Plan ou du Rioumajou.

Stèle Gallo-romaine - Eglise d'Anéran
Chapelle dite des Templiers - Aragnouet

Au Moyen Age, il y eut de nombreux échanges avec l’Aragon et le Piémont.

En effet, à la frontière espagnole, les cols (« ports ») étaient très fréquentés, et les vallées d’Aure et du Louron très liées aux vallées espagnoles transfrontalières (Bielsa, Gistain, Vio) : passages de pèlerins, marchands, mais également contrebandiers, bandits, etc.

D’ailleurs, dès cette époque, des traités de commerce et de bon voisinage (les « Lies et Passeries ») règlementaient l’utilisation des pâturages de montagne. Même en temps de guerre, les relations n’étaient pas altérées.

De plus, la vallée d’Aure a souvent été empruntée par les pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques-de-Compostelle ou encore à Montserrat par la voie du Piémont pyrénéen. C’est pourquoi la vallée d’Aure est jalonnée d’hospices et hôpitaux tenus par des religieux (dont ceux de l’Ordre des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean).

Maison Oustalet - Ancizan
A partir du XVIe siècle, il y eut toujours plus d’échanges et d’ouverture vers l’extérieur : période où la riche Espagne (époque des conquistadors) achète des denrées aux vallées françaises (draps, laine, cuir, fromage, etc.). Les vallées françaises bénéficient de cette richesse et l’économie locale devient plus prospère.

Des bourgs manufacturiers émergent, ainsi qu’une petite bourgeoisie rurale. Les communautés villageoises en profitent pour agrandir et embellir leurs églises.

De part l’isolement géographique des vallées d’Aure et du Louron, la Révolution française arrive très lentement et n’ira pas plus loin que Sarrancolin et Arreau.

Le XIXe siècle a été une période très importante avec l’apogée de la démographie dans les vallées, au cœur d’une société agropastorale qui vit en quasi-autarcie. De plus, les avancées technologiques de ce siècle ont profité aux vallées, avec de gros chantiers en cours : la Route Thermale n°1 (de Bagnères-de-Bigorre à Bagnères-de-Luchon); le Chemin de fer ; le Canal de la Neste ; les barrages hydrauliques…
Gare d'Arreau-Cadéac
Puis au XXe siècle, après la Grande Guerre, des chantiers hydroélectriques voient le jour au fond des vallées d’Aure et du Louron. Puis, grâce au gros chantier hydroélectrique de Cap-de-Long (1947-1953) qui apporta d’importantes ressources humaines et financières, le développement touristique commença avec le premier téléphérique reliant Saint-Lary au Pla d’Adet. C’est le lancement du ski moderne et du tourisme d’hiver en 1957 à Saint-Lary, suivie quelques années plus tard (dans les années 1970) par le Louron, afin de remédier à la désertification de ces vallées, au moment où la démographie est à son plus bas.
Barrage de Cap-de-Long

Aujourd’hui, les vallées d’Aure et du Louron développent un tourisme multiforme : sports d’hiver, thermalisme, randonnée, …

La valorisation du patrimoine est largement prise en compte : création de nombreux équipements et structures bien répartis sur tout le territoire ; restauration des églises peintes ; obtention du label “Pays d’art et d’histoire” le 10 janvier 2008.

Enfin, le 13 avril 2018, les vallées d’Aure et du Louron obtiennent le label Grand Site Occitanie.

Le patrimoine des vallées d’Aure et du Louron